Stop à la casse du service public de l’Education Nationale
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Les décisions concernant les établissements scolaires de l’Aveyron pour la rentrée 2023, qui tombent actuellement, confirment que la dégradation du service public d’éducation va se poursuivre.

Sous couvert d’une baisse des effectifs scolaires, le gouvernement a décidé de supprimer 1500 postes d’enseignants. Dans les écoles du département, cela se traduit par la perte de 4 postes, entraînant des fermetures de classe. Celles-ci impactent particulièrement les enfants de la ruralité pour qui les écoles de proximité sont fondamentales. Dans les collèges et lycées aveyronnais, 11 équivalents temps plein pourraient disparaître, entraînant notamment plus de classes surchargées avec plus de 30 élèves. Le choix des spécialités ou des options va se réduire, en contradiction avec les objectifs de la réforme du baccalauréat. Le Conseil Départemental de l’Education Nationale pour l’enseignement primaire de février a été boycotté par les syndicats et les parents pour dénoncer le manque de moyens. Celui de l’enseignement secondaire vient d’être reporté pour les mêmes raisons.

Le nombre d’enfants par classe le plus élevé d’Europe

En Aveyron, les remplacements d’enseignants et les Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté (RASED) sont particulièrement dégradés.

Pour toutes ces raisons, les parents et les enseignants se mobilisent actuellement dans de nombreux établissements publics aveyronnais, notamment les collèges de Pont de Salars, Espalion et Rignac et le lycée Monteil. Ils alertent pour dénoncer la degradation des conditions d’accueil et de formation des élèves et des conditions de travail des personnels. Il aurait fallu au contraire profiter de la baisse démographique des élèves pour améliorer le système et par exemple faire baisser le nombre d’enfants par classe qui en France est le plus élevé d’Europe.

Grave crise de recrutement

Ces difficultés s’ajoutent aux réformes qui affaiblissent le système : suppression de la technologie en 6ème, diminution des enseignements dans la voie professionnelle, accompagnement insuffisant des enfants en situation d’handicap, nombreux professeurs non remplacés, déclassement salarial… Autre conséquence, les métiers de l’Education subissent une grave crise de recrutement qu’il faut enrayer. Au lieu de cela, le recteur a annoncé les « mercredis du recrutement » dans chaque département de l’académie, pérennisant ainsi des « job datings » qui ne sont pas acceptables : pour un enseignement de qualité, il faut des enseignants formés et titulaires.

Une politique de logique purement comptable

Ainsi, l’éducation publique ne cesse de se dégrader alors que les besoins sont forts. Des parents qui en ont les moyens risquent alors de se tourner vers l’éducation privée, ce qui diminuera la mixité sociale dans des établissements qui en ont besoin, alors même que cette mixité est une des priorités affichées par le recteur.

Ces problèmes peuvent se régler avec l’arrêt d’une politique de logique purement comptable : il est urgent, pour un bon fonctionnement de l’école, de faire baisser les effectifs par classe dans le secondaire, de renforcer les dispositifs dédiés aux élèves en difficulté et de reconstruire les RASED, de rétablir les viviers de remplaçants titulaires, de revaloriser les salaires des personnels, de donner un statut aux AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap), de recruter des personnels d’encadrement, de santé et sociaux…

EELV Aveyron soutient tous celles et ceux qui se mobilisent actuellement sur l’ensemble du territoire pour demander les moyens à la hauteur des besoins.

L’école de la République est un pilier essentiel pour souder notre nation. Elle doit réparer les inégalités, développer les apprentissages, être une école ouverte et inclusive. Elle doit permettre l’accès aux savoirs et aux apprentissages pour toutes et tous, et l’émancipation de chacun et chacune. Le service public de l’éducation est une priorité absolue et cela doit se traduire par des moyens adéquats.