Soutien aux salariés de la SAM et appel à une nationalisation temporaire
Partager

Ce 23 novembre, l’Aveyron sous le choc apprend que Renault, en décidant de ne pas soutenir l’offre de reprise, condamne la SAM à la liquidation. EELV apporte son plein soutien aux 350 salariés de la SAM et leurs familles qui se battent depuis deux ans pour sauver leurs emplois.

La responsabilité sociale de Renault

C’est une faute de la part de Renault de sacrifier cette usine en difficulté sur le seul argument de la solidité financière du repreneur, malgré les 9 millions d’Euros que l’Etat et la Région ont apportés. En effet Renault en est le seul client et au même moment, il décide de sauver un autre sous-traitant en difficulté, Alvance Aluminium Wheels à Diors. De plus, le 5 mai Renault s’était engagé à fournir 40 millions d’euros de chiffre d’affaires au site, ce qui permettait le maintien de 250 emplois.

Si les grands groupes industriels, que ce soit Bosch à Rodez ou Renault à Viviez, ne se montrent pas à la hauteur de leur responsabilité sociale, alors l’Etat est le seul acteur capable de garantir le maintien des emplois et des outils de production.

Le manque de soutien de l’Etat amène les catastrophes sociales

Les écologistes affirment depuis des années qu’il est nécessaire d’anticiper et adapter le secteur productif et ne pas attendre les catastrophes sociales. La mission de l’Etat est d’accompagner avec force le secteur automobile qui est en pleine mutation face à l’évolution des normes, engagée depuis 30 ans .

Pendant 20 ans, l’Etat a attribué des aides à la revitalisation de l’ancien bassin minier de Decazeville, ce qui a permis à la SAM de s’y développer. Aujourd’hui la SAM fait partie de la Mecanic Valley : 200 entreprises des secteurs automobile et aéronautique qui développent l’industrie dans un territoire rural.

Mais pourquoi fermer aujourd’hui une usine que l’Etat a contribué à implanter ? Pourquoi condamner un site qui était cité en exemple pour avoir anticipé le virage de la voiture électrique ?

Que fait l’Etat alors qu’il est le premier actionnaire de Renault ? Que fait-il alors qu’il a accordé un prêt garanti de 5 milliards d’euros à Renault en 2020 ?  Son soutien a été trop timide et son exigence envers Renault trop faible. Le gouvernement préfère les grands discours sur la souveraineté économique aux actions concrètes pour l’emploi.

EELV demande une nationalisation temporaire

Un emploi industriel génère 1,5 emploi indirect et 3 emplois induits. Nous ne pouvons pas accepter la disparition de 350 emplois dans un territoire déjà meurtri par la désindustrialisation à Decazeville et les centaines d’emplois perdus à la Bosch de Rodez.

Comme l’a fait Yannick Jadot le 30 septembre sur le site de FerroPem en Savoie, EELV appelle le gouvernement à nationaliser temporairement la SAM, le temps de construire avec les salariés et autres acteurs locaux un projet de reprise solide et durable. Il faut faire de la SAM un exemple de relocalisation.

La SAM représente un savoir-faire que nous devons préserver. Ne cédons pas aux logiques du passé. L’avenir est à la relocalisation, à la valorisation du savoir-faire français et à l’industrie verte.