Protégeons nos temps libres de la chasse
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Samedi 19 février, une randonneuse aveyronnaise de 25 ans a été tuée par balle lors d’une battue aux sangliers à Cassaniouze. Toutes nos pensées vont à ses proches.

Ce drame est le cinquième accident de chasse mortel qui touche l’Aveyron en 10 ans. Rien que sur la saison 2020-2021, 80 accidents de chasse ont été recensés en France, dont 7 mortels. En 20 ans, plus de 400 personnes sont décédées à cause de ce loisir pratiqué par une minorité.

En période de chasse, 15 millions de promeneurs ne peuvent plus sortir tranquillement se balader en forêt. Trois quarts des gens y renoncent par peur des accidents ! Notre nature doit être accessible à toutes et tous, les familles ont le droit de se promener, de faire du vélo ou d’admirer nos paysages sans craindre de se retrouver sur un terrain de chasse.

Pourtant, le gouvernement régule trop peu la chasse. Il la rend même plus simple et moins contrôlée, alors même que 80 % de la population française est favorable à un encadrement plus strict.

La position des écologistes est claire. Nous demandons l’interdiction de la chasse les week-ends et pendant les vacances scolaires pour que, enfin, nous retrouvions un accès libre à la nature et à nos forêts. Nous demandons également que la détention du permis de chasse soit conditionnée à un examen médical tous les 5 ans.

Enfin, nous regrettons la position de la fédération des chasseurs de l’Aveyron, qui considère, en citant l’étude de Santé publique France, que « la chasse est le loisir de nature le moins dangereux qui soit ». Cette affirmation est fausse. D’une part, les accidents non mortels ne sont pas pris en compte dans cette étude. D’autre part, elle compare le nombre de victimes et non la dangerosité, qui doit être calculée en proportion du nombre de pratiquants. Ainsi, avec 34 victimes pour un million de pratiquants en 2017-2018, la chasse est plus dangereuse que les sports de montagne, qui comptent 10 millions d’adeptes. Mais surtout, la chasse est le seul loisir qui peut provoquer le décès de personnes extérieures à sa pratique, comme nous le rappelle le drame survenu à Cassaniouze.

Chaque accident, chaque décès, c’est déjà un de trop. Qu’attendons-nous pour agir alors que le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas ou le Portugal ont déjà instauré des jours sans chasse ?