Hôpital commun sud-Aveyron : le mauvais choix !
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Alors qu’il existe deux hôpitaux qui ne demandent qu’à être rénové, l’Etat, avec le soutien des maires de Millau et Saint Affrique et le département, vient de faire le choix de construire un nouvel hôpital dit « médian» sur la zone d’activité de Millau-ouest à Saint Georges de Luzençon.

8 km de Millau et de 22 de Saint-Affrique

Ce nouvel équipement éloigné de 8 km de Millau et de 22 de Saint Affrique va coûter 80 millions d’euros auxquels il faut ajouter environ 30 millions du département pour les routes et 7,5 millions pour l’effacement d’une partie de la dette qui s’élève, selon la directrice des deux hôpitaux,  à  40 millions. Ce sont donc près de 130 millions qui vont être consacrés à cette opération et probablement plus, car il y a toujours des imprévus.

Avec cette somme, les deux sites auraient probablement pu être mis aux normes dans le cadre d’un hôpital unique, multi sites, s’appuyant sur un projet de santé partagé avec tous les acteurs.

Fuite d’une partie des patients accentuée

Les études le montre, que les difficultés de recrutement des praticiens est dû au trop faible nombre d’actes. Les tenants de cet hôpital arguent que ce nouvel équipement, plus performant, va attirer des praticien et réduire la fuite des patients. Rien n’est moins sûr, une partie de la population risque de se détourner de cet hôpital qui sera trop éloigné réduisant ainsi la patientèle attendu. Au final, ce nouvel équipement pourrait être boudé par une partie de la population sans réussir à recruter des médecins. Ce n’est pas ce que je souhaite, mais le risque est grand !

Augmentation moyenne de 60% des déplacements

Il est dangereux d’éloigner l’offre hospitalière des bassins de population pour les urgences et stupide de l’éloigner pour les usages de proximité (accouchement, petite chirurgie et médecine…). Par rapport à l’emplacement actuel des deux hôpitaux, ce nouvel hôpital représentera une augmentation moyenne de 60% des déplacements pour les habitants du Sud-Aveyron.

Construire un nouvel hôpital, loin d’une partie des habitants c’est aller à contre-courant d’un monde décarboné et plus sobre. Alors que nous devons trouver des solutions pour utiliser moins les voitures, réduire les distances de déplacement, en Aveyron on fait le contraire, on éloigne les équipements et on bétonne.

Il était nécessaire de prendre des décisions, malheureusement c’est celle de la facilité qui a été choisi par rapport aux enjeux à venir.

Laurent Renaudin

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