À l’attention des élus régionaux Aveyronnais membres de la majorité de Madame Carole Delga, présidente de la région Occitanie : Madame Emmanuelle GAZEL, Monsieur Stéphane BERARD, Madame Christine SAHUET, Monsieur Pascal MAZET, Madame Marie LACAZE, Monsieur Clément CARLES. |
Samedi 21 octobre, nous étions plus de 10 000 à protester contre le projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Vieux de trente ans, ce projet d’autoroute de 53 kilomètres, remplaçant la déjà existante et fonctionnelle RN126, est des plus anachroniques en matière d’aménagement du territoire. Outre la convention de concession accordée à la société Atosca, les péages entre Toulouse et Castres qui devraient s’élever à 8,50 euros, et les 23 millions d’argent public déversés, ce projet est une aberration d’un point de vue environnemental.
Ce sont en effet plus de 474 hectares de terres, composés de centaines d’arbres, de terres agricoles, de cours d’eau et de biodiversité qui vont s’éteindre, recouverts par de l’asphalte dont personne ne veut dans le territoire. En effet, l’enquête publique préalable à la construction de l’autoroute a recensé plus de 6000 contributions émettant des avis défavorables au projet d’autoroute, représentant ainsi 90% des avis. Le récent sondage IFOP publié le 19 octobre à ce sujet, montre que 61% des habitants de Haute-Garonne et du Tarn sont favorables à l’abandon du projet. De plus, la très grande majorité des interviewés (82%) se montre favorable à l’organisation d’un référendum local.Même les instances nationales que sont le Conseil national de la protection et de la biodiversité et l’Autorité environnementale ont rendu des avis négatifs, décrivant ainsi le projet comme « anachronique au regard des enjeux et ambitions actuels de sobriété ».
Le Parti socialiste, auquel est rattachée la majorité régionale de Carole Delga, s’est positionné en faveur d’un moratoire sur l’A69. Olivier Faure, secrétaire national du PS, déclare dans une interview à Médiapart : “on est dans un projet écologiquement contesté et contestable, et socialement injuste”.
Nous le disons avec force : on ne désenclave pas un territoire en coulant à perte de vue du bitume. Des alternatives plus efficaces pour toutes et tous existent : renforcer la liaison ferroviaire Toulouse-Castres, rénover la RN126 et y développer des transports en commun comme des bus à haut niveau de service…
Chers élus, nous connaissons votre attachement à la démocratie et à l’écologie et nous savons pouvoir compter sur vous pour porter la voix des habitantes et habitants d’Occitanie. L’urgence climatique appelle une position claire et publique de nos représentants régionaux. Nous comptons sur votre courage politique pour vous opposer clairement à ce projet largement décrié par vos concitoyennes et concitoyens, et pour protéger votre territoire.
Dans l’attente d’un retour de votre part, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos sincères salutations.